Esotericism shown in a Tibetan Mandala

La Quatrième voie

Ceci est la partie III d’un documentaire complet sur George Gurdjieff. Cette partie est toujours en cours de production et devrait être publiée au cours de l’année 2022/24.

La Quatrième voie

Ceci est la partie III d’un documentaire complet sur George Gurdjieff. Cette partie est toujours en cours de production et devrait être publiée au cours de l’année 2022/24.

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Partie V : La Quatrième Voie

La fermeture du Prieuré ne marque pas la fin de l’enseignement de Gurdjieff…

Gurdjieff Writing at the Cafe de la Paix

Gurdjieff écrivant au Café de la Paix, à Paris

Elle marque l’effondrement d’une illusion. S’il n’a pas greffé une ramification des écoles anciennes en Occident à la fin des années cinquante, il ne le fera probablement jamais. Les adeptes guidés par l’espoir d’un tel établissement diminuent. Ceux qui restent le font avec l’idée que le changement et l’incertitude seront la norme.

Après la dissolution de l’Institut, Gurdjieff délaisse le Prieuré pour se consacrer à l’écriture. Il esquisse des plans à une échelle ambitieuse qui se heurtent à de nombreuses difficultés. Ses écrits seront finalement publiés, avec l’aide considérable de ses étudiants, à des degrés divers d’achèvement, et non à la pleine satisfaction de leur auteur.

Par ailleurs, Gurdjieff compose de la musique. Il chorégraphie des mouvements. Il développe des groupes différents à des moments différents et travaille avec eux différemment. En bref, il continue d’expérimenter différentes formes jusqu’à la fin de sa vie, faisant écho à l’esprit même de la Quatrième Voie.

Gurdjieff Writing at the Cafe de la Paix

Gurdjieff écrivant au Café de la Paix, à Paris

Thomas de Hartmann on the Piano

Thomas de Hartmann, avec qui Gurdjieff a composé sa musique

Thomas de Hartmann on the Piano

Thomas de Hartmann, avec qui Gurdjieff a composé sa musique

Four Ways into Kmer Temple

Quatre voies ou portes d’accès au Temple Khmer, Angkor

Angkor Wat with Four Ways

Le Temple d’Angkor Wat, avec les quatre Voies ou Portes

Trois Voies et une Quatrième Voie

[GURDJIEFF] « La quatrième voie n’a pas de formes définies comme les voies du fakir, du moine et du yogi… elle n’est jamais une voie permanente… et il n’y a pas d’institutions liées à elle. Elle apparaît et disparaît régie par des lois particulières qui lui sont propres. » i

Les quatre voies mènent à la même destination : développer l’unité de l’être humain. Trois d’entre elles sont considérées comme « traditionnelles », car elles englobent toutes les traditions que nous connaissons : Bouddhisme, Christianisme, Soufisme, Hindouisme, etc. Elles développent l’unité en se concentrant sur le corps physique, les émotions ou le mental.

[GURDJIEFF] « Si on imagine l’humanité sous la forme de (…) cercles concentriques, nous pouvons imaginer quatre portes sur la circonférence du (…) cercle intérieur par lequel les personnes du cercle [extérieur] peuvent pénétrer. Ces quatre portes correspondent aux quatre voies. » i

Les trois voies traditionnelles commencent par exiger un changement complet de vie. Vous devez rejoindre un ordre qui se spécialise dans une voie spécifique, ou trouver un enseignant, toujours dans l’isolement du monde extérieur ; une confrérie chrétienne au Mont Athos, un monastère bouddhiste au Tibet, un Tekke soufi en Iran. Vous ne pouvez pas y participer à temps partiel ou y entrer progressivement. Un engagement total est nécessaire dès le début.

Mais nous en savons si peu au début, que nous pourrions facilement choisir une voie qui ne nous convient pas et perdre un temps précieux. Combien de temps pouvons-nous espérer passer uniquement à la recherche, avant même de commencer le vrai travail ? Peut-être qu’aux époques passées, lorsque les écoles étaient plus étroitement intégrées à la société, cela était possible. Mais pour une personne vivant à l’époque moderne, avec des responsabilités familiales et professionnelles, ce n’est pas pratique.

[GURDJIEFF] « Et la situation serait vraiment désespérée si la possibilité d’une quatrième voie n’existait pas… »i

Four Ways into Kmer Temple

Quatre voies ou portes d’accès au Temple Khmer, Angkor

Angkor Wat with Four Ways

Le Temple d’Angkor Wat, avec les quatre Voies ou Portes

Four Ways in Tibetan Mandala

Quatre Voies ou Portes au Cœur du Mandala, au Tibet

Esotericism shown in a Tibetan Mandala

Quatre Voies ou Portes au Cœur du Mandala, au Tibet

La Quatrième Voie

La quatrième voie n’est pas traditionnelle, donc elle n’est pas apparente. Vous ne savez rien d’elle, donc vous ne pouvez pas la chercher. Une personne gravite vers la quatrième voie par inadvertance, en étant insatisfaite de l’approche unilatérale des trois voies traditionnelles.

Une focalisation excessive sur le corps néglige la dimension émotionnelle si cruciale pour comprendre le comportement humain. Une focalisation excessive sur les émotions fait oublier la nature curieuse de l’esprit et prend trop de choses pour acquises. Si l’on se concentre trop sur l’esprit on se perd en débats inutiles et en théories impraticables. Ainsi, un chercheur typique de la quatrième voie ressent ces défauts sans savoir qu’il existe une alternative.

Et nous avons toutes les preuves que les Chercheurs de Vérité de Gurdjieff ont fait précisément cela. Ils ont rejoint des monastères des trois voies traditionnelles et ont participé à chacune d’entre elles, jusqu’à ce qu’ils aient épuisé ce qu’elles avaient à offrir. À ce moment-là, ils ont pris ce qu’ils avaient appris et ont continué leur recherche.

Il doit y avoir un élément de sournoiserie dans une telle entreprise. D’un côté, pour rejoindre les rangs d’une fraternité, vous devez jurer un dévouement total. D’autre part, une fois que la confrérie ne sert plus votre but, vous devez rompre ce vœu sans aucun remords de conscience. Seule une telle approche pourrait expliquer tant la diversité des sources de Gurdjieff que l’absence de moralité religieuse traditionnelle dans sa présentation.

[JOHN BENNETT] « Gurdjieff a dit plus d’une fois qu’il avait pris et utilisé certaines idées à des fins qui n’étaient pas approuvées par la fraternité dans laquelle elles avaient vu le jour. »i

Peu soucieux de se conformer aux autorités religieuses, peu soucieux de satisfaire une quelconque croyance, Gurdjieff était à la recherche de la vérité et ne s’arrêtait pas tant que sa conscience ne lui disait pas qu’il l’avait trouvée.

Possible rencontre de Gurdjieff avec la Quatrième Voie

Quand et où Gurdjieff a-t-il rencontré la Quatrième Voie ? Pour répondre à cette question, nous devons regarder plus profondément l’histoire de la Quatrième Voie. Cependant, si la Quatrième Voie n’est jamais permanente, s’il n’y a pas d’institutions qui lui sont liées, alors il est probable qu’elle perd son nom à chaque disparition. Nous ne pouvons donc pas étudier l’histoire de la Quatrième Voie en recherchant l’apparition historique du terme « Quatrième voie « . Nous devons comprendre son esprit et rechercher les apparitions passées de ce même esprit.

Le nom « Chercheurs de Vérité » capture l’esprit de la recherche d’une vérité objective, non affiliée à une tradition particulière. Et, apparemment, il en est de même avec le nom « Sarmoung ».

La fraternité des Sarmoung comme quatrième voie

[JOHN BENNETT]  » Sarmoun  » ou  » Sarman  » peut être attribué au vieux persan. Le mot peut être interprété de trois façons. C’est le mot pour abeille « , qui a toujours été le symbole de ceux qui recueillent le précieux  » miel  » de la sagesse traditionnelle et de l’histoire de l’humanité et le préservent pour les générations futures… [Une autre signification est] le dépositaire principal de la tradition transmise de génération en génération…Et encore une autre signification possible est « ceux qui ont été éclairés »ii

Si l’on prend au pied de la lettre la description de la fraternité des Sarmoung faite par Gurdjieff, elle est beaucoup trop formelle pour être une école de la Quatrième Voie. Une confrérie fondée en 2500 avant J.-C. qui fonctionne sans interruption jusqu’au 20ème siècle est l’opposé diamétral d’une voie qui n’a pas de forme précise, qui apparaît et disparaît régie par des lois qui lui sont propres. Cela signifie que si Gurdjieff a trouvé une ancienne confrérie secrète – aussi spéciale qu’elle ait pu être, elle aurait dû appartenir à l’une des trois voies.

Mais si la confrérie des Sarmoung n’était pas une école de la Quatrième Voie, alors où Gurdjieff a-t-il rencontré la Quatrième Voie ?

La tâche d’une Ecole de la Quatrième Voie

Moses Founder of Judaism

Moïse, fondateur du judaïsme

John Godolphine Bennett (Student of Gurdjieff)

Bouddha, fondateur du bouddhisme

[GURDJIEFF] « La quatrième voie n’est jamais sans un travail d’une signification précise, jamais sans une entreprise autour de laquelle et en relation avec laquelle elle peut exister seule. Quand ce travail est terminé… la quatrième voie disparaît. »i

Pour comprendre l’esprit de la Quatrième Voie, il faut comprendre sa tâche, et pour comprendre cette tâche, il faut d’abord comprendre comment les voies traditionnelles fonctionnent.

Moses Founder of Judaism

Moïse, fondateur du judaïsme

Jesus founder of Christianity

Jésus, fondateur du christianisme

Chaque voie traditionnelle se développe de façon similaire. Elle commence par une étincelle allumée par un fondateur : Moïse, Jésus, Bouddha, Lao Tseu, Confucius, Muhammad, et ainsi de suite. Lorsque le fondateur meurt, son enseignement se propage en se transmettant d’une génération à l’autre. À chaque transmission, le message s’éloigne inévitablement de celui de son fondateur, remplaçant l’étincelle originelle par un dogme.

[GURDJIEFF] « Les gens perdent les clés, et transmettent les paroles des autres sans aucune vérification. »iii

Une fois le sens intérieur perdu, il ne reste plus qu’une interprétation extérieure, littérale. Nous pouvons voir cela dans toutes les religions d’aujourd’hui, qui ne sont pas du tout des voies. Elles n’ont plus pour but d’instruire les gens sur la façon de devenir unifié. Elles ont conservé exclusivement le code moral religieux, donnant des instructions à leurs adeptes sur comment se comporter, comment se traiter les uns les autres, et comment être en relation avec un Dieu extérieur.

Inévitablement, en quelques générations, toutes les voies traditionnelles dégénéreraient complètement et le cercle intérieur disparaîtrait, à moins qu’un agent extérieur ne fasse revivre périodiquement leur signification originale. Un tel agent devrait fonctionner en dehors des modes de vie traditionnels ou il serait immédiatement considéré comme blasphématoire par le dogme qu’il menacerait.

C’est là que réside la nécessité d’une quatrième voie non traditionnelle qui régénère périodiquement les trois autres. Elle peut servir d’arche qui préserve leur élan originel pendant que la couche dogmatique est purgé. Donc si vous voulez étudier l’histoire de la Quatrième Voie, étudiez l’histoire des arches.

John Godolphine Bennett (Student of Gurdjieff)

Bouddha, fondateur du bouddhisme

Jeanne de Salzmann (Student of Gurdjieff)

Confucius, fondateur du confucianisme

Jesus founder of Christianity

Jésus, fondateur du christianisme

Jeanne de Salzmann (Student of Gurdjieff)

Confucius, fondateur du confucianisme

Gilgamesh and the Ark nMyth

L’épopée de Gilgamesh et la plus Ancienne Apparition du Mythe de l’Arche

Sumerian Flood Tablets

Les tablettes sumériennes sur le déluge.

Mythes de l’Arche

La toute première mention d’une arche provient de l’épopée de Gilgamesh, l’histoire racontée à Gurdjieff dans son enfance par son père. On pense que Gilgamesh a régné en 2700 avant J.-C. Les plus anciens poèmes sumériens connus sur Gilgamesh datent de 2100 à 2000 av. J. C. L’un d’entre eux présente un mythe du déluge.

Donc, juste au moment où la prétendue confrérie des Sarmoung est formée — et dans la même région — nous trouvons la plus ancienne histoire du déluge.

[GURDJIEFF]
« Je vais te parler, Gilgamesh,
D’un triste mystère des Dieux :
Comment autrefois, s’étant réunis,
Ils décidèrent d’inonder le pays de Shuruppak.
Le clairvoyant Ea, ne disant rien à son père, Anu,
Ni au Seigneur, le grand Enlil,
Ni au propagateur de bonheur, Nemuru,
ni même au prince du monde souterrain, Enua,
Il appela auprès de lui son fils Ubara-Tut ;
Il lui dit : « Construis toi-même un bateau ;
Prends avec toi tes proches,
Et les oiseaux et les bêtes que tu veux ;
Les dieux ont irrévocablement décidé
D’inonder le pays de Shuruppak, »iv

Des variations subséquentes d’un mythe du déluge apparaissent dans presque toutes les cultures du monde entier : dans la mythologie grecque, dans le livre de la Genèse, dans les textes Hindous, dans la mythologie nor-dique, dans la tradition des Mayas de Méso-Amérique — pour n’en citer que quelques-uns.

Le sens extérieur de ces mythes est difficilement crédible. Il peut y avoir des inondations périodiques, mais il est peu probable qu’une seule per-sonne dans autant de cultures différentes les prédise, impossible qu’elles anéantissent des populations entières, et donc infondé que l’humanité soit périodiquement purgée et régénérée. Donc ces mythes doivent être allégo-riques.

Gilgamesh and the Ark nMyth

L’épopée de Gilgamesh et la plus Ancienne Apparition du Mythe de l’Arche

Biblical Flood

L’arche de Noé dans le mythe du déluge biblique.

La quatrième voie franchit les intervalles dans la vie

[GURDJIEFF] « Il y a des périodes dans la vie de l’humanité… qui coïncident souvent avec des cataclysmes géologiques, des changements climatiques et d’autres phénomènes similaires de caractère planétaire, quand les masses perdent irrémédiablement la raison et commencent à détruire tout ce qui a été créé par des siècles et des millénaires de culture… De telles périodes libèrent une très grande quantité de matière de connaissance, ce qui, à son tour, nécessite un travail de collecte de cette matière de connaissance qui, autrement, serait perdue. »i

Pour être clair, du point de vue du cercle intérieur de l’humanité, le chan-gement climatique et les cataclysmes géologiques sont des problèmes se-condaires. Le problème principal est que l’humanité perd sa raison et dé-truit des siècles et millénaires de culture. Le cercle intérieur doit cons-truire une arche pour conserver ce qui est utile dans ces cultures en dan-ger avant qu’elles ne soient emportées à jamais.

C’est la tâche d’une école de la quatrième voie. C’est ce qu’a fait Gurdjieff à la fin du 19ème siècle. Il est né et a grandi dans un environnement pré-industriel, et est mort quelque huit décennies plus tard dans un monde entièrement industrialisé. Sa vie s’est déroulée sur la période optimale pour rassembler les braises vivantes d’une époque et les attiser en une nouvelle flamme dans une autre.

 

Sumerian Flood Tablets

Les tablettes sumériennes sur le déluge.

Hindu Flood Myth

L’incarnation de Matsya dans le mythe hindou du déluge.

[GURDJIEFF] « Dans des temps lointains, il existait une véritable connais-sance, mais à cause de toutes sortes de circonstances de vie, politiques et économiques, elle s’est perdue et il n’en reste que des fragments. Ces
restes, je les ai recueillis avec d’autres personnes. Nous les avons appris et découverts à travers les gens, les monuments, les coutumes, la littérature, nos propres expériences, nos comparaisons, et ainsi de suite. »v

Le vingtième siècle a certainement été une période où « les masses ont ir-rémédiablement perdu la raison ». Au moins 100 millions de personnes sont mortes dans les guerres. Des villes ont été rasées, et avec elles tradi-tions, temples, livres, art –et tant d’autres reliques anciennes. La perte est incalculable.

Le cheval, la voiture et le conducteur hindous ; le prince bouddhiste qui grandit en prison ; Jésus rencontrant l’homme possédé par des démons, l’unification du royaume d’Israël – tout cela est bien connu dans le courant dominant de leurs traditions respectives. Tout membre de ces religions peut vous en parler. Mais vous ne pouvez trouver leur interprétation éso-térique nulle part, sauf dans l’enseignement de Gurdjieff et de ses disciples. D’après ce que nous pouvons dire, lui seul a préservé leur signification in-térieure.

Les récits de Gurdjieff et ceux de ses étudiants suggèrent qu’il était cons-cient de l’ampleur de sa tâche mais naïf quant à ses détails.

Après tout, le voyage ne se termine pas lorsqu’une personne franchit le premier mur du cercle extérieur vers l’intérieur. Il y a d’autres cercles con-centriques à traverser, d’autres niveaux d’être à atteindre. L’enseignant est aussi sur une courbe d’apprentissage. Il se déplace plus loin vers l’inté-rieur en aidant les autres à prendre sa place.

[GURDJIEFF] « Chaque élève est un professeur pour celui qui se trouve plus bas que lui. Tout le monde peut devenir comme moi seulement s’il souhaite souffrir et travailler comme je l’ai fait. »v

Biblical Flood

L’arche de Noé dans le mythe du déluge biblique.

Hindu Flood Myth

L’incarnation de Matsya dans le mythe hindou du déluge.

Héritage d’une école de la Quatrième Voie</

Gurdjieff smiling
Gurdjieff - Last Known Photo

Dernière photo connue de George Gurdjieff (1948)

Qu’arrive-t-il donc à une arche de la Quatrième Voie une fois sa tâche ac-complie?

[JOHN BENNETT] « [Après la mort de Gurdjieff] les factions typiques ont commencé à apparaître. Certains étaient en faveur de la préservation mé-ticuleuse, sans modification, de tout ce que Gurdjieff avait dit ou fait. D’autres étaient persuadés qu’il leur avait donné une directive privée qui les autorisait à travailler indépendamment des autres. D’autres encore étaient prêts à tout sacrifier pour l’unité. »vi

[JEANNE DE SALZMANN] « Quand un professeur comme M. Gurdjieff s’en va, il ne peut pas être remplacé. Ceux qui restent ne peuvent pas créer les mêmes conditions, Nous n’avons qu’un seul espoir : faire quelque chose ensemble…Faisons-en notre objectif principal à l’avenir. »vi

Les adeptes les plus conservateurs cherchent à formaliser l’enseignement de Gurdjieff et à le préserver pour les générations futures. Ils canonisent ses danses, sa musique et ses écrits.

Gurdjieff smiling
Gurdjieff entering Car

Quatrième voie se dissolvant dans les trois autres voies

On ne peut pas préserver sans institutionnaliser, donc on ne peut pas pré-server sans perdre l’esprit de la Quatrième Voie. Malgré les meilleures in-tentions, votre institution gravitera vers une concentration sur l’un des trois centres principaux. Elle va soit acquérir une orientation intellectuelle prédominante (développer et débattre des idées sur l’être humain et notre place dans l’univers), soit une focalisation sur le centre émotionnel (lutte contre les émotions négatives, respect des autres, dévotion à des forces supérieures), une focalisation sur le centre physique (autour des danses et des mouvements). La Quatrième Voie — pour rester la Quatrième Voie — doit disparaître lorsque sa tâche en tant qu’arche est terminée.

Les trois voies traditionnelles transmettent la responsabilité d’une géné-ration à l’autre par des lois établies. Les bouddhistes ont des méthodes prescrites pour choisir leur prochain Lama, les catholiques leur prochain Pape. Mais comme la Quatrième Voie n’a pas d’institution, un tel legs phy-sique est impossible. L’esprit de la Quatrième Voie lui-même doit réappa-raître « régi par des lois particulières qui lui sont propres », indépendam-ment de tout choix ou influence humaine.

Ce qui veut dire que Gurdjieff n’a pas pu choisir son héritier, comme les monastères qu’il a visités ne l’ont pas élu pour exporter leur savoir à l’ouest.

Gurdjieff - Last Known Photo

Dernière photo connue de George Gurdjieff (1948)

Gurdjieff's Funeral

Les funérailles de Gurdjieff

Les Chercheurs de Vérité comme Quatrième Voie

Cela place les Chercheurs de Vérité dans une lumière complètement diffé-rente. Ce n’est pas qu’ils ont cherché en long et en large pour finalement trouver la réponse dans une fraternité secrète cachée dans les grottes d’Asie centrale. Leur recherche a été leur apprentissage. Après deux décen-nies passées à ratisser le Moyen-Orient, l’Asie centrale et l’Extrême-Orient à la recherche de la vérité – sans compromis, sans se contenter d’aucune des trois voies traditionnelles – les Chercheurs de Vérité de Gurdjieff sont devenus la Quatrième Voie.

[ANNA BUTKOVSKY-HEWITT] « Une seule condition est essentielle : qu’ils cherchent sincèrement, et cherchent l’Authentique sans compromis, le plus élevé et le plus pur. Ces personnes sauront discerner, car leur faim est à la mesure de la Vérité sacrée qu’ils doivent encore trouver. »vii

.

Le temps s’écoule. Un siècle a passé depuis que cet homme mystérieux a posé le pied à Moscou. Son enseignement, alors exclusif et radical, est maintenant courant et dilué. Des dizaines de groupes pratiquent ses mou-vements, jouent sa musique, et discutent de ses idées. Pendant ce temps, de nouveaux chercheurs arrivent. Qui persistera dans sa recherche sans compromis ? Qui aura le courage de voir au-delà du sens extérieur des voies traditionnelles ? Qui paiera le prix que Gurdjieff a payé ? Quelqu’un doit le faire, car le besoin demeure. Une nouvelle génération doit cons-truire une nouvelle arche pour préserver l’esprit des Sarmoung à travers les flots implacables du temps.

Sources

  1. Fragments d’un enseignement inconnu par Peter Deminaovich Ouspensky
  2. Gurdjieff : Faire un nouveau monde par John Godolphin Bennett
  3. Vues du Monde Réel par George Ivanovich Gurdjieff
  4. Rencontres avec des hommes remarquables par George Ivanovich Gurdjieff
  5. Notre vie avec M. Gurdjieff par Thomas and Olga de Hartmann
  6. Témoin par John Godolphin Bennett
  7. Avec Gurdjieff à Saint-Pétersbourg et à Paris par Anna Butkovsky-Hewitt
Gurdjieff entering Car
Gurdjieff's Funeral

Les funérailles de Gurdjieff

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Continuez à lire :

Partie I:

Gurdjieff

I

Partie II:

Enseignement

I

Partie III:

L’école

I

Partie IV:

Initiation

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